Cougar Project #1: rencontre et premiers kilomètres

Cougar Project #1: rencontre et premiers kilomètres

Ceci n’est pas le nom d’un prochain film X à destination des jeunes amateurs de femmes d’âge mûr. Il s’agit plutôt d’un projet de restauration à l’origine d’une Mercury Cougar, n’en déplaise à certains (désolé si Google vous a mal orienté).

A la recherche d’un coupé 2 portes fin sixties, j’ai récemment jeté mon dévolu sur une féline alliant luxe et performance; j’ai nommé la Mercury Cougar année 1968. Pas le plus gros V8 ni la plus grosse liste d’options. Juste un bon vieux 302ci sous le capot d’une caisse archi saine – bien que jamais restaurée – et un duo de couleurs intérieur/extérieur typique de l’époque, et avec la patine qui va bien; s’il vous plait. La restauration se fera à mesure du temps et du budget que je pourrais y consacrer. Je m’excuse donc par avance auprès des amateurs de Wheeler Dealers, Overhaulin’ ou autres émissions télé. Ca risque de prendre plus de temps, beaucoup plus de temps ! N’est pas « prince du tuning » qui veut et, pour être honnête avec vous, je m’en balance royalement 🙂 , mon truc à moi c’est plutôt les voitures dans leur état d’origine. L’objectif sera donc de lui redonner son éclat d’antan et se rapprocher au maximum de son état en sortie d’usine, à quelques exceptions près.

Un grand jour: la livraison de la Mercury en provenance des Etats-Unis.

Un grand jour: la livraison de la Mercury en provenance des Etats-Unis.

Avec cette Mercury importée des Etats-Unis, j’ai déjà une très bonne base. Elle est loin d’être parfaite – d’où l’intérêt de cette série d’articles – mais quasi exempt de rouille, de moteur ou de câblage électrique bidouillés par un apprenti sorcier. Le « petit » V8 302 et l’absence de clim offrent un meilleur accès pour bricoler.

1. Checkup complet

La voiture est minutieusement inspectée dès son arrivée. Les endroits sensibles à la rouille (passages de roue, soubassements, fond de coffre…) sont vérifiés tout comme les éventuelles fuites mécaniques, moteur chaud. Comme annoncé, quelques défauts esthétiques sont présents sur les flancs et le capot mais rien de nouveau.

VERDICT: la carrosserie est extrêmement bien conservée pour une voiture de cet âge là jamais restaurée. La rouille est quasi absente ou superficielle par endroits. On sent qu’elle a toujours dormi au sec. Niveau mécanique, une légère fuite d’essence apparaît en sortie de carburateur et les bordures des cache-culbuteurs sont sales et grasses comme si les joints ne faisaient plus le job. Cependant, je suis agréablement surpris de constater que la Mercury ne laisse jamais une seule goutte de fluide sur ma place de parking. Le plus inquiétant dans tout ça, c’est que tous les niveaux sont bons ! 🙂 C’est bien ma première voiture américaine qui n’a aucun problème d’incontinence.

2. Carburateur – Colmatage de la fuite

Moteur tournant, une petite fuite d’essence apparaît en sortie de carbu. Un serrage plus important n’y change rien. Après application de frein filet sur le filetage, le problème est résolu.

La durite d'essence au sortie de carburateur gouttait. Un peu de frein filet et c'est réglé.

La durite d’essence en sortie de carburateur gouttait. Un peu de frein filet et c’est réglé.

3. Moteur – Remplacement des joints de cache-culbuteurs

L'ancien joint a été gratté pour accueillir comme il se doit le nouveau.

L’ancien joint a été gratté pour accueillir comme il se doit le nouveau.

Le classique suintement autour des cache-culbuteurs annonce des joints cuits. Les cache-culbuteurs sont donc retirés, les vieux joints grattés pour laisser place à de nouveaux plus résistants (achetés sur Rockauto.com). En retirant le cache-culbuteurs côté passager, les deux durites de chauffage (oranges) – dures comme du bois – cèdent lorsqu’on les déplace.

4. Chauffage – Remplacement des durites cassées

Les nouvelles durites – 16 mm de diamètre intérieur comme à l’origine – sont achetées au mètre sur un site spécialisé en voitures anglaises (Datch.fr, meilleur rapport qualité/prix que j’ai trouvé). Le remplacement des durites est aussi l’occasion de changer les colliers un peu vieux. Le parcours initial des durites est un peu modifié pour les éloigner du moteur afin de limiter leur exposition à la chaleur.

5. Freinage – remplacement du maître cylindre, des mâchoires et cylindres de roue avant et réglage des tambours

Comme annoncé lors de l’achat, la voiture tire à droite au freinage. Le maître cylindre semble très vieux et le joint du couvercle n’est plus très étanche. L’ensemble est donc remplacé par précaution (maître cylindre CENTRIC 13061017 pour modèles avec 4 mâchoires sans assistance). La mâchoire avant gauche est pleine de graisse liquide (une graisse bien trop liquide semble avoir été appliquée sur le roulement) qui est étalée sur toute la roue. Les deux mâchoires avant, les cylindres de roue ainsi que les ressorts sont remplacés. Une graisse plus pâteuse est appliquée sur le roulement. Les 4 tambours sont réglés. La Mercury passe enfin son contrôle technique haut la main!

Enfin, le contrôle technique est validé !

Enfin, le contrôle technique est validé !

6. Electricité – remplacement de la batterie et de l’alternateur

L'ancienne batterie a probablement mal supporté le voyage.

L’ancienne batterie a probablement mal supporté le voyage.

Truc classique: la batterie a été vidée durant le voyage en container, clé en position contact. Malgré une recharge à bloc, le voyant « AMP » restait souvent allumé plusieurs minutes après démarrage du moteur jusqu’à ce qu’un jour, le moteur cale brusquement à quelques minutes de chez moi. L’alternateur s’est révélé finalement hors service (le moteur se coupait en débranchant la batterie). La batterie n’étant pas très en forme non plus, les deux pièces sont remplacées. J’opte pour une batterie Hankook 12V 62Ah 540CCA à 65€ (livraison comprise) sur Amazon.fr, les prix chez Norauto m’ayant fait halluciné. Le nouvel alternateur est un AC Delco 3342091 55 ampères (je n’ai pas de clim) et je profite de ma commande pour ajouter un régulateur de tension (Standard Motor Products VR166T) d’avance.

Premiers « vrais » kilomètres

Une fois ces premières étapes réglées, je peux enfin profiter pleinement de ma Mercury Cougar sur quelques centaines de kilomètres. Le moteur démarre toujours au premier coup de clé, garde un ralenti régulier et ne chauffe pas. Un couinement désagréable provenait de l’avant mais a été corrigé en réglant le capot moteur qui touchait légèrement l’aile.

Comme les voitures anciennes réservent souvent quelques surprises après des années à peu rouler, mes pneus se sont mis soudainement à crisser aux ronds points. Alors qu’ils paraissent neufs, bien lustrés avec un niveau d’usure correct, ils se révèlent en fait craquelés par l’âge lorsqu’on s’y penche et qu’on observe mieux la bande de roulement. Les 4 pneus neufs sont donc un passage obligatoire si je ne veux pas exploser un pneu et une aile sur l’autoroute. La suite au prochain épisode.

Ces petits vicieux cachaient bien leur jeu.

Ces pneus vicieux cachaient bien leur jeu.

Sur les ronds point, tout le monde pense que je roule comme ça alors que je suis à 20.

Sur les ronds-points, tout le monde pense que je roule comme ça alors que je suis à 20.

2 Commentaires

  • Costantini
    27 avril 2016

    Je me permets un conseil pour avoir eu des emm… avec ça sur ma Rekord puis sur ma Caprice.

    Vérifier et, le cas échéant, réfectionner ou remplacer les cylindres de roue arrière car ils sont souvent grippés et/ou fuyards.

    Et les problèmes de freinage ne sont pas nécessairement détectés au CT. J’ai eu une autre ancienne (Taunus) avec un beau CT tout propre comme un sou neuf avec laquelle j’ai failli m’envoyer en l’air au premier coup de patin (1 disque grippé !).

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