Les voitures américaines de la série Stranger Things

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Les voitures américaines de la série Stranger Things

Pour certains, la saison 3 de la série Stranger Things a été un peu la saga du début de l’été. Pour notre plus grand bonheur, les voitures y tiennent une place de plus en plus importante !

Difficile de passer à côté de Stranger Things, un des plus grands succès de la plateforme Netflix. On y suit les aventures d’une bande de gamins (puis ados) qui fait face aux menaces surnaturelles du « Monde à l’envers », dans une bourgade paumée des Etats-Unis, au beau milieu des années 1980. Les hommages à la pop culture de la décennie sont nombreux sans tomber dans le too much ou l’ultra cliché. Décors, sapes, musiques, univers graphique… On est rapidement happés par la qualité de reproduction de l’époque ! Un peu comme si tu regardais une série tournée dans les eighties, avec les moyens techniques actuels. BLUFFANT.

L’immersion est d’autant plus forte que le choix de véhicules est particulièrement judicieux, bien au delà du « period correct ». On passe en revue les voitures américaines les plus marquantes de la dernière saison de Stranger Things et leur intérêt en collection.

Ford Galaxie 500 1971 de Jonathan Byers

Finition intermédiaire des grandes berlines Ford (juste en dessous de la LTD), la Galaxie 500 de 1971 est une des plus grandes productions de l’époque. Elle envahit rapidement les rues des grandes villes américaines, comme taxi, véhicule de police et autres flottes. Le large choix de motorisations – du sage 6 en ligne au V8 429ci rageur – la rend très polyvalente. Dans les années 1980, les Galaxie et LTD ’71 ne valent pas un rond !

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Leur robustesse et leur facilité d’entretien (je vous parle pas des pièces qu’on trouvait à la première casse du coin !) en font la voiture parfaite pour un jeune permis fauché comme Jonathan Byers. Avec un 429 un peu débridé, y avait même moyen de faire le kéké au feu rouge. Pas vraiment la philosophie de Jonathan – plutôt le genre discret – qui se contentera de l’entretien minimum.

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Ces modèles qui conservent le même look jusqu’en 1972 m’ont toujours tapé dans l’œil parce qu’ils incarnent – comme ma Plymouth Fury adoréela berline américaine typique, présente dans tous les films et séries de son époque mais qui n’a jamais intéressé les collectionneurs ! La faute justement à son manque de rareté et à son statut de « berline banale ». Sauf que le temps passe et que les beaux exemplaires se raréfient. Comme d’hab, les coupés 2 portes (oui, elle a existé en 2 portes !) seront plus recherchés, sans toutefois atteindre des sommes folles même avec le plus gros bloc du catalogue. On dépasse rarement les 10.000 dollars en moyenne pour un beau spécimen de l’autre côté de l’Atlantique (rare en Europe).

Ford Pinto 1976 de Joyce Byers

Compacte économique, elle s’adresse à une clientèle peu fortunée et/ou qui veut juste un moyen d’aller d’un point A à un point B et/ou « aux femmes et aux jeunes qui ne savent pas tenir un volant » (une cible marketing à qui on vend aujourd’hui des assistances électroniques !). C’est la réponse de Ford à l’invasion des petites allemandes appelées Coccinelle. Normes américaines obligent, sa ligne « mignonne » s’alourdit avec de gros parechocs introduits en 1974 et elle s’embourgeoise un poil en reprenant quelques attributs esthétiques de sa cousine canadienne plus huppée; la Mercury Bobcat, en 1976.

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Autant vous dire que vendue neuve comme un véhicule « low cost », la Ford Pinto ne vaut plus grand chose près de 10 ans après sur le marché de l’occasion. La famille Byers ne roule pas vraiment sur l’or et Joyce faisait déjà partie d’une cible marketing de l’époque, considérant la majorité des femmes comme incapables de conduire une grosse voiture. HUM. Une voiture qui fait ce qu’on lui demande. Rien de plus.

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Les compactes américaines à moteur 4 ou 6 cylindres n’ont pas vraiment la cote, à quelques exceptions près (Chevrolet Corvair par exemple). Cette Ford Pinto est – en plus – produite en pleine « malaise era », période durant laquelle les constructeurs sont plombés par tout un tas de restrictions qui influent négativement sur le design et les performances. Cependant, les beaux exemplaires sont encore plus rares que la Ford Galaxie qui précède ! Forcément, l’amateur de Pinto pourra débourser près de 5000 dollars pour un bel exemplaire. Là aussi, en Amérique du Nord (très rare en Europe).

Chevrolet Blazer 1983 de Jim Hopper

Version entièrement couverte des pickups C-Series, le Blazer K5 est le « gros » SUV le plus court proposé par Chevrolet à l’époque. Il est davantage vendu comme un véhicule de loisirs, d’aventure à l’image d’un Jeep. Son faible empattement est d’ailleurs un atout hors des sentiers battus. Disponible en 2 ou 4 roues motrices, il reçoit sous le capot tous les small blocks essence Chevrolet ainsi qu’un V8 6.2L Diesel. Ses capacités et sa solidité dans un gabarit contenu en font un modèle très plébiscité par l’armée américaine et les autorités des zones rurales. Les familles nombreuses opteront plutôt pour la version rallongée « Suburban ».

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Le Chevy Blazer était donc la monture idéale pour le Shérif Jim Hopper, opérant dans la ville paumée d’Hawkins. Sa garde au sol importante et ses 4 roues motrices – reconnaissables justement à cette garde au sol – lui permettent d’intervenir dans le moindre mètre carré de sa juridiction.

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Les vieux SUVs à empattement court ont la cote. Ils incarnent toujours l’esprit d’aventure, le côté old school en plus. Un exemplaire de Blazer K5 des eighties en état moyen (profil courant en France) peut se monnayer autour des 10.000 euros.

Chevrolet Camaro 1979 de Billy Hargrove

En 1979, la mode n’est plus trop aux véhicules sportifs et gourmands après deux crises pétrolières qui marquent encore les esprits. Tous les constructeurs ont assagi leur gamme, privilégiant le confort aux performances. Tandis que Ford introduit sa nouvelle Mustang année modèle 1979 – avec une ligne très ancrée dans les années 1980 -, Chevrolet est un peu à la ramasse avec une Camaro concurrente qui sent encore bien trop le début de la décennie. Pourtant, les quelques nouveautés de l’année précédente (disparition des parechocs chromés, nouveaux feux arrières, nouveau look Z28, apparition des t-tops…) continuent à porter leur fruit. L’année 1979 devient même la meilleure année de production de toute l’histoire de la Camaro avec 282 571 unités !

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Cette année là, la Camaro Z28 reprend quelques gimmicks de sa cousine Trans Am (spoiler avant/arrière, prise d’air, passages de roue) ainsi que des bandes décoratives Z28 – très funky – qui la rendent bien plus agressive. Sous le capot, le fameux V8 350ci (5,7L) Chevrolet et son carbu 4 corps assurent la cadence, même si les 185 HP annoncés ne font plus trop rêvé.

Ne serait ce pas la voiture idéale du bad boy ? Stranger Things a encore misé sur le bon cheval pour accompagner le taciturne Billy. Tendu comme un string chaque seconde de sa vie, il malmène sa Camaro qui mange de la gomme matin et soir. Tous les attributs de la Z28 sont là, exceptés le capot spécifique avec prise d’air et l’habillage carrosserie, comme me l’a fait remarqué l’ami Marvin. Plusieurs hypothèses fleurissent sur le net : il s’agirait d’une Camaro Sport avec des éléments de carrosserie de Z28 ou une Z28 repeinte, avec le mauvais capot. Je vous laisse faire vos théories.

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Extrêmement produite, cette génération de Camaro (et de Z28 !) n’a rien d’une rareté mais son caractère sportif et sa faible valeur en ont fait la base idéale pour de nombreuses transformations (drag et bricolages maison plus ou moins foireux) pendant de nombreuses années. Aujourd’hui, une belle Camaro Z28 1979 peut se négocier autour des 15 000 euros en France.

Mercury Grand Marquis Colony Park 1983

Le minivan est entré dans la vie des américains (Lire aussi La saga des minivans Chrysler) et les grands breaks vivent leurs dernières années. Au sein du groupe Ford, on trouve encore la Ford LTD Crown Victoria disponible en wagon dit « Country Squire » ou sa version plus luxueuse; la Mercury Grand Marquis baptisée « Colony Park » lors du recarrossage. Sur cette dernière, les panneaux de faux bois latéraux sont de série; classe oblige ! Sous le capot, on trouvera majoritairement des V8 302ci (5.0l) à injection de 160 chevaux qui suffisent à mouvoir ce pachyderme sans offrir un chrono défrisant. Le V8 351ci (5,8l) – plus vigoureux – était en option mais extrêmement rare. Quels parents raisonnables pouvaient bien craquer pour un vieux V8 à carbu, plus glouton ?

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Les Wheeler reflètent l’image de la famille américaine modèle. La Colony Park leur va comme un gant. C’est un véhicule à la fois pratique (volume d’un break et 9 places), traditionnel (les minivans les supplantent) et signe de réussite dans cette finition haut de gamme. Il servira principalement de décor dans les deux premières saisons et n’aura droit à son moment de gloire que dans le troisième chapitre de Stranger Things.

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Longtemps boudés, les vieux station wagons américains prennent leur revanche dans le milieu de la collection. Symboles d’une époque révolue, ils incarnent le véhicule familial typique des décennies 1960 et 1970. Les versions les plus luxueuses avec panneaux en bois sont les plus convoitées et la Mercury Colony Park réunit ces critères. Utilisés comme de vulgaires utilitaires au bout de plusieurs propriétaires, beaucoup de ces wagons ont mal terminé et les beaux spécimens de la génération 1979-1987 ne se donnent plus. Comptez en moyenne 8000 € pour un beau modèle.

Cadillac Eldorado Convertible 1985 volée par Jim Hopper

1984 est une année symbolique pour l’Eldorado qui revient officiellement en version cabriolet pour 2 ans, après l’arrêt de la commercialisation en 1976. La Cadillac Eldorado 1985 sera la dernière Eldorado cabriolet de l’histoire. Cette génération marque aussi la fin d’une époque : celle des paquebots chers à la marque depuis les années 1950 ! La décadence, c’est fini. L’esprit de la marque est toujours là dans le style et le confort mais dans un format réduit. Sous le capot, c’est aussi l’heure de la diet : finis les gros cubes. Il faudra se contenter d’un V8 de 4,1 litres de cylindrée et 130 chevaux ou d’un V8 5,7 litres… mazouté ! Cadillac fera preuve d’humour en annonçant une version sportive « Touring », full black avec jantes sport et roues à lettrages blancs.

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Les scénaristes disposaient d’un vaste choix de véhicules que Hopper pourrait voler durant sa cavale. Le choix d’un luxueux cabriolet crée une situation plutôt amusante : quelle pire idée que voler une bagnole aussi voyante quand on est recherché ? Ça donne lieu à des scènes absurdes où l’allure dépareillée des 4 occupants – parfaitement visibles sans la capote – contraste totalement avec la voiture. Qui plus est; la Cadillac Eldorado incarne le rêve américain. C’est un peu comme un dernier plaisir, avant la fin du monde qui les guette.

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Quitte à rouler en Eldorado, la plupart des amateurs s’orienteront vers des cabriolets des années 1970, encore bien représentatifs de ce qu’on attend d’une Cadillac dans l’imaginaire collectif ! Les Eldorado cabriolet de 1984 et 1985 sont ainsi moins convoitées et un peu plus abordables (15.000 € maximum) quand on en trouve en France.

BMW 733i 1982 de Steve Harrington

Je m’attarderais pas sur un véhicule allemand dans un site consacré aux voitures américaines mais ce haut de gamme BMW mérite qu’on s’y attarde, au moins sur un point : le duo bordeaux extérieur / beige intérieur témoigne d’une originalité typiquement américaine qu’on ne retrouvera quasiment pas en Europe !

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Dans cette troisième saison de Stranger Things, les voitures ont été choisies avec soin. Le break vit sa dernière décennie et la Cadillac Eldorado est présentée pour la dernière fois dans une version cabriolet. Deux icônes automobiles d’une époque qui disparaissent dans les années 1980.

2 Commentaires

  • François
    18 septembre 2019

    Top
    Une vrai maitrise du sujet
    François de road-story

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