Le V8, déclencheur du syndrome kéké

Le V8, déclencheur du syndrome kéké

Une cylindrée qui cause, un couple bouffeur de pneu, une mélodie orgasmique… le V8 américain a franchement de quoi transformer le passionné discret en gros flambeur.

Jean-Luc achète sa première tire américaine; une berline Chevrolet Caprice des années 1970. Une excellente routière qui n’a toutefois rien d’un muscle car… sauf que la mécanique s’en rapproche. Faut dire que le plus gros moteur qu’a conduit Jean-Luc, c’était une Renault 30 V6, il y a au moins 20 ans. Pas franchement comparable à un V8 amerloque.

Au début, sa conduite est coulée, tranquille parce qu’il n’a jamais été un fou de vitesse et qu’il redoute les passages à la pompe. Néanmoins, le son rageur du V8 qui grimpe dans les tours pervertit l’âme de Jean-Luc. Ça fait déjà plusieurs fois que le voisinage grille notre homme entrain de démarrer en trombe – pneus crissants – dès que le feu passe au vert sur l’avenue principale. Sur l’autoroute qui passe tout près de son bled – et qu’il connait très bien – on l’aurait même parfois croisé à plus de 160 ! Notre Jean-Luc national a décidément le démon en lui. Et il en veut toujours plus.

chevrolet-caprice-burn

Jean-Luc ne peut plus s’empêcher de burner sur le parking du Carrouf.

Chevrolet Caprice Stage I

Carbu et admission Edelbrock, allumage de compet et double ligne d’échappement avec mufflers… la Caprice va gagner des chevaux et un bruit d’enfer. Il doit accélérer encore plus fort qu’avant et il faut que ça s’entende. Les résultats ne sont pas vraiment là, le ralenti devenant instable avec des trous à l’accélération. La consommation d’essence a même fait un bond mais notre Jean-Luc est endormi par le son caverneux de sa double ligne… alors bon.

Chevrolet Caprice Stage II

En observant la voiture dans le garage, il estime que le look n’est vraiment pas à la hauteur de cette mécanique « high perf ». Un coup de rouleau et voilà la Caprice peinte en rouge vif façon Nascar. S’en suit une floppée de stickers de marques d’huile, de bougies, de pneus et j’en passe et une double paire de jantes chromées. Sa bagnole fait maintenant sa fierté dans le quartier et on sait en un coup d’oeil qui a la plus grosse.

La philosophie des berlines américaines

Loin de moi l’idée de tirer sur Jean-Luc. Il fait ce qu’il veut avec sa voiture et on a tous à un moment ou un autre fait ressortir ce petit kéké en nous. J’aimerais juste que davantage de personnes apprennent à apprécier les berlines américaines pour ce qu’elles sont : des routières exceptionnelles, avaleuses de bitume au couple infini qui expriment toute leur raison d’être sur de longues nationales à l’origine et pas sur des pistes de drag.

Les berlines américaines sont réputées pour leur confort inégalable.

Les berlines américaines sont réputées pour leur confort inégalable.

Que davantage de personnes comprennent qu’en Amérique du Nord, V8 n’est pas systématiquement synonyme de vitesse et qu’un big block sous le capot d’une berline de près de 2 tonnes est surtout là pour offrir un confort de conduite savoureux et de franches accélérations en cas de besoin.

Si l’envie de puissance brute te démange, fais au moins appel à un vrai préparateur qui bosse dans les règles de l’art – si tu n’est pas calé en la matière (lire aussi Ces 10 fausses bonnes idées pour optimiser la mécanique) – ou oriente toi directement vers une vraie sportive, vendue en tant que telle à l’époque. C’est plus cher mais ça t’évitera bien des déceptions.

2 Commentaires

  • Dominique Sobecki
    3 février 2019

    Attention a ne pas se laisser envouter et la pousser trop longtemps dans les tours.Ce ne sont pas des mécaniques japonaises,et si tu l’oublie,le petit carter d’huile de 5Litres pour un 6.6L te rappellera les conséquences d’un dé jaugeage…….Donc,avant de poser ces jolies pièces chromées Edel…..penser d’abord à mettre un carter d’huile grande capacité et une pompe à haut rendement (voire filtre huile déportés)

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