Le permis « boire et conduire » de GM

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Le permis « boire et conduire » de GM

Entre boire et conduire, il faut aujourd’hui choisir. Chez GM, un jeu d’adresse te permettait toutefois de prendre le volant, torché, si tu relevais le défi avec succès !

Les problèmes d’alcool au volant ne datent pas d’hier aux Etats-Unis, entraînant des accidents routiers souvent dramatiques. Des efforts sont faits pour améliorer la sécurité passive des véhicules lors des collisions mais des constructeurs américains comme General Motors souhaitent aller encore plus loin en agissant en amont.

C’est ainsi que naît la volonté de développer un dispositif empêchant le démarrage du véhicule en cas d’inaptitude du conducteur, au début des années 1970. Il faut dire que l’éthylotest en est à ses prémices.

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Le dispositif CTT (Critical Tracking Test) évalue l’aptitude du conducteur dans le maintien d’une trajectoire.

Sur le tableau de bord, l’ouïe de ventilation centrale est ainsi remplacée par un curieux bidule intégrant un cadran à aiguille unique et complété par deux boutons « PASS » et « RESET ». Lorsque le conducteur met le contact, l’aiguille s’affole. Il doit alors tourner le volant pour diriger et maintenir cette aiguille – de plus en plus folle – dans une zone précise, durant 10 secondes. Il doit, en quelque sorte, maintenir une bonne trajectoire en toutes circonstances.

L’illumination du voyant PASS indique la réussite du test et autorise le démarrage du moteur. A l’inverse, le voyant RESET s’allume et il faut appuyer dessus pour recommencer le test. Au bout de 3 échecs, le véhicule est bloqué pour une durée inconnue (certains parlent d’une heure).

Parce qu’il ralentit le temps de démarrage en situation d’urgence (on avait pas besoin de ça avec les soucis de vapor lock) et parce qu’il punit ceux qui ne boivent pas et/ou ne se droguent pas, ce système restera au stade expérimental. Son efficacité est aussi toute relative : le test n’est pas infaillible et rien n’empêche un ami sobre de démarrer le véhicule pour son propriétaire.

Enfin, au pays du « procès facile », on peut s’interroger sur la responsabilité du constructeur en cas d’accident grave avec un conducteur bituré qui aurait parfaitement passé le « permis boire et conduire » imposé par son véhicule. De nombreux problèmes éthiques et juridiques en somme.

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