Chevrolet Caprice 1977: le bon virage au bon moment

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Chevrolet Caprice 1977: le bon virage au bon moment

Ultra diffusée en Amérique du Nord de 1977 à 1990, cette génération de Caprice dite « boxy » a également fait le bonheur de nombreux propriétaires dans l’hexagone. Fiable et facile à prendre en main, on se verrait bien la prendre tous les jours pour aller au boulot.

Après deux crises pétrolières successives, les clients américains sont de plus en plus sensibles aux économies de carburant. Pour autant, peu sont près à abandonner complètement les canons actuels. On ne sort pas d’années de longues berlines ultra confortables comme ça. Des voitures économiques comme la Coccinelle font un tabac mais se cantonnent au rôle de seconde voire troisième voiture. La voiture principale doit être belle, longue et robuste pour affronter les longues routes avec aisance et fierté du propriétaire. Chez Chevrolet, le trio Bel Air, Impala, Caprice (dans l’ordre de la plus populaire à la plus luxueuse) – les plus grandes berlines de la marque – connaît ainsi de profonds changements pour l’année 1977. Les dimensions sont revues à la baisse (-25 cms en longueur), ce qui permet à la voiture de gagner pas loin de 300 kg sur la balance. Malgré tout, l’habitacle et le coffre gagnent en volume et permettent d’accueillir encore plus confortablement 6 personnes et quelques valises.

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Avec sa nouvelle ligne taillée à la serpe, la Caprice ’77 parait bien moins élancée que l’ancienne.

Plus efficace que la génération précédente

Sur le plan mécanique, les big blocks disparaissent purement et simplement du catalogue. Trop gloutons et peu en adéquation avec les attentes des automobilistes, ils se verront remplacés par de plus sages mais pas moins valeureux V8 déjà connus dans la maison. Le premier 6 en ligne dans l’histoire de la Caprice – cubant 250ci (4,1l) – ouvre le bal avec ses 110 ch, suivi du V8 305ci (5,0l) de 145 ch et du V8 350ci (5,7l) de 170 ch. Combinées à une carrosserie plus légère, ces motorisations offrent à la Caprice une consommation d’essence davantage maîtrisée. Le 305ci est un V8 champion en la matière frôlant les moins de 12 litres aux 100 kms à vitesse de croisière (110-120 km/h). Comptez 2-3 litres de plus pour son homologue 350. Sur le plan des performances, ça commence à causer pas mal avec le 350. Malgré une puissance loin d’être dérisoire sur le papier, ce dernier propulse la berline avec un sérieux entrain. Le 0 à 100 est effectué en 11 secondes. Score tout à fait honorable pour une grande berline V8 en 1977. Avec tous ces changements, Chevrolet rend ainsi sa nouvelle berline bien plus efficiente que la génération précédente, lui valant le titre de voiture de l’année par le magazine Motor Trend.

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Plus de big block à l’horizon mais le V8 350ci regonflé à 170 chevaux

Mais la Caprice est avant tout une excellente routière. Il suffit de voyager à bord pour le comprendre. On s’enfonce alors dans ces canapés de salon prêts à dévorer la route du regard à travers le parebrise format CinemaScope. La Caprice étant un haut de gamme, on a droit à tous les standards de l’époque (climatisation, régulateur de vitesse, 4 vitres électriques, siège électrique…) d’autant qu’il s’agit ici d’une version export destinée au marché français (souvent très bien optionnées). Mais pas de petits détails qui tuent façon Cadillac car Chevrolet n’est pas Cadillac. Notre Caprice n’en reste pas moins une Impala embourgeoisée.

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Une gueule typique des années 1980 qui aura le droit à plusieurs retouches jusqu’en 1990.

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On a longtemps aperçu cet arrière dans les rues de New York.

Déjà parfaitement ancrée dans les années 1980

La Chevrolet est l’archétype même de la berline américaine des années 1980. Les angles droits ne laissent plus place au moindre arrondi qu’il s’agisse du profil de l’auto comme du dessin général. Ce dernier reprend les grands traits de la génération précédente (pour l’unique année 1976): double phares carrés à l’avant séparés par une calandre « coupe-frite » et deux blocs de feux carrés, larges, à l’arrière, désormais non striés. Une surcouche de chromes optionnelle (contours de passages de roue, bas de caisse, montants de portières) habille notre modèle d’essai, lui conférant davantage de cachet. Les classiques enjoliveurs chromés laissent parfois place aux plus pratiques « dog dishes » (sur certaines photos), ces demi-enjoliveurs équipant souvent les taxis et véhicules de police. C’est toute la magie de la Caprice. Vous la polishez, faites reluire ses chromes et vous obtenez une berline de prestige. Vous la salissez un peu, remplacez ses enjoliveurs classiques par des dog dish, posez un gyro rouge sur la planche de bord et vous obtenez la parfaite caisse de flic banalisée.

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Intérieur chic-sobre à l’habitabilité étonnante pour une berline de 1977.

Confort d’une limousine moderne

Vitesse bloquée à 120km/h via le cruise control, le paysage défile comme dans un TGV, les légers remous de la suspension constituant les seuls moments d’inconforts. Le V8 plus bruyant en cas de forte accélération se fait littéralement oublié en vitesse de croisière. Mais avec sa ligne d’échappement d’origine, la Caprice s’avérerait presque aussi discrète qu’une voiture électrique! Achetée sans silencieux, chaque trajet se faisait dans un vacarme digne d’un dragster. Jouissif mais épuisant sur les longs trajets. L’installation d’un silencieux d’origine a provoqué un changement si radical que le démarrage du moteur était quasiment imperceptible depuis l’habitacle. La conduite devient alors ultra feutrée à la manière d’une limousine moderne. Le couple répond toujours présent dans la discrétion la plus totale.

La Chevrolet Caprice n’en reste pas moins une propulsion des années 1970, à manier avec légèreté !

La boite automatique TH200 d’origine a laissé place à une TH350 plus robuste et quasi « plug’n play ». Une opération très courante aux Etats-Unis au vu de la mauvaise réputation de la première. TH350 + V8 350ci: la Chevy a désormais dans ses entrailles ce qui se fait de plus costaud chez GM à cette époque. Le pont autobloquant optionnel vient compléter l’offre mécanique pour une meilleure tenue de route… Pour peu qu’il ne pleut pas trop et qu’on respecte le bon dosage d’accélération dans les virages. La Chevrolet Caprice n’en reste pas moins une propulsion des années 1970, à manier avec légèreté !

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“Caprice Classic” est le nom donné à toutes les Caprice en 1977.

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Les feux du parechoc clignotent en désynchronisé avec les clignotants supérieurs.

Une fiabilisation nécessaire

Comme toute voiture ancienne, de nombreuses pièces ont dû être changées pour arriver à la fiabilité actuelle. Propriété du même homme durant près de 30 ans (comme “voiture plaisir”), elle ne roulera quasiment plus durant 2-3 ans avant qu’un alsacien ne l’achète et lui offre une seconde jeunesse (vidanges, filtres, allumage, pneus, parallélisme,…). L’auto étant toujours bien stationnée, la carrosserie et la mécanique sont saines. Néanmoins, l’âge et un manque de mouvement auront eu raison de certaines pièces. C’est pourquoi, lorsque j’en fais l’acquisition en 2013, d’autres frais m’attendent. Le pont autobloquant est révisé et vidangé avec la bonne huile pour faire disparaître des claquements. Le démarreur et une partie de l’allumage sont changés suite à des problèmes de démarrages aléatoires. La ligne d’échappement profondément rouillée et très bruyante est remplacée par une neuve d’origine. Enfin, le système de refroidissement est entièrement purgé à l’eau déminéralisée et au vinaigre blanc. Le calorstat et la sonde de température sont remplacés.

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Dispositif d’éclairage arrière efficace

malgré le gabarit imposant, la Caprice reste une voiture très maniable

A part les petites fuites de boite – un classique sur les vieilles américaines -, je n’ai pas grand chose à lui reprocher aujourd’hui. Le moteur est vif et n’a jamais eu de raté. Tous les rapports passent sans broncher qu’il fasse -10 ou 35 degrés. En ville, malgré le gabarit imposant, la Caprice reste une voiture très maniable grâce à sa direction ultra assistée et à un rayon de braquage impressionnant. La forme carrée de la voiture et l’absence de capots et malles plongeants facilitent l’évaluation du gabarit et donc les manœuvres délicates. Malgré la présence du même bloc que les Camaro/Corvette sous le capot, la Chevrolet Caprice est une voiture qui se conduit à la cool et non pas comme une sportive. C’est sur les highways ou les nationales qu’elle excelle.

En 1977, KC and the Sunshine Band et son « I’m your boogie man » inondent les stations de radio américaines…

Texte: Exapart / Photos: Exapart

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17 Commentaires

  • Gilles
    18 mars 2015

    De 1977 à 1979 le moteur de base est un 6 cylindres en ligne cubant 250 ci, soit une cylindrée de 4.1 litres et non 3.8 litres

      • PAULHE
        27 décembre 2019

        Bonjour
        Ai je bien compris boîte TH 350 sur le moteur 350 ci
        En 1977 ? C’est une boîte + solide
        Car je convoite une 1977 ( janvier 1977 ) annoncée à 7000 € en état correct pour 80 000 km
        Est ce le bon prix et la bonne boîte ? Comment en être sûr
        Car je ne connais pas grand chose aux américaines
        C’est nostalgique mon père en avait une blanche
        Elle a malheureusement finie en bas d’un champ de melon après un tonneau contre un pylône a haute tension après avoir éclaté un pneu a 180 km/h et plié le rail de sécurité de l’autoroute
        Ce doit être du solide mon père n’as rien eu …

    • Stéphane
      9 décembre 2015

      Salut !

      20 ans que je roule uniquement qu’en CAPRICE 79 (V8 5 litres)avec 119 000 kms trouvé sur le bord de la N20 A QQ KMS de Paris, arrivé neuve en France. J’y ai apporté qq améliorations (pont auto bloquant, suspensions et amortos renforcés, et échappement Flow Monster, suppression de toutes dépollution, filtre KN, carbu neuf),elle a maintenant 310 000 kms et fonctionne comme un charme le CT sans problêmes (CGN), conso 12 litres sur routes , + de 20 litres en villes avec du 95 E10. j’ai l’autoradio d’origine GM DELCO ETR a cartouches 8 pistes. Je compte la garder encore autant.

      Avant j’ai eu 20 ans un CHEVROLET belair de 1954.

      Toutes ces voitures sont faites pour rouler et crèver sur le bitume !

  • Lincolman
    2 juin 2015

    « TH350 + V8 350ci: la Chevy a désormais dans ses entrailles ce qui se fait de plus costaud chez GM à cette époque… »

    Et je rajouterai (encore plus costaude que la TH350) la BA TH400 prévue pour encaisser la puissance des Big block GM à partir de 1964 jusque dans les années 80… 😉

    • stephane
      9 décembre 2015

      Pour finir mon super pote meca. en 2011:

      http://img52.xooimage.com/views/f/d/a/12-mars-2011-3–2685a88.jpg/

      et son silverado, il en a eu 3 autres depuis.

    • stephane
      9 décembre 2015

      Pour vous remerciez de m’avoir porter chance, voici la photo de la CAMARO 71 de mon pote mécano.

      A l’origine cette voiture avait était massacré a coup de pioche ! par une femme jalouse.

      Mon pote la achété 3 queues de cerise, 4 ans de remise en état, et pas a la choucroute, tout repris a la tôle et a l’étain.

      le bourrin d’origine était un 6 en Ligne, changer contre un V8 350 CI provenant d’une Caprice 78, boite méca 3 vitesses, carbu 800CFM ! l’admission n’est pas la pour décoré.

      http://img52.xooimage.com/views/9/a/e/copie-de-libourne…-2005-2–2442395.jpg/

    • stephane
      9 décembre 2015

      L’autoradio était le haut de gamme (ETR) monté sur les corvettes, Amplification BOSE, sa sonne !
      le levier HURST c’est moi qui l’ai monté, améliore grandement le passage des vitesses

  • Romain
    8 juin 2015

    Salut,

    J’ai adoré ton article !
    J’ai récemment acheté une Caprice 84, en Wagon, et je retrouve bien les impressions dont tu parles dans cet article !

  • MOUKOURI ISAAC
    4 janvier 2016

    BBonjour je suis impressionne par voos commentaires au sujet de la chevrolet classic annee 77 moi je possede une de 1980 et ma boite de vitesse automatique a lache pouvez vous m aider a trouver une boite ou alors des pieces pour la remettre en etat j’ suis en Afrique au Cameroun MERCI

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