Cet e-tron qui éclabousse les voitures anciennes

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Cet e-tron qui éclabousse les voitures anciennes

Cible privilégiée de nombreux écolo et politiques en tous genres, la bagnole comme on la connait doit se racheter une image et évoluer coûte que coûte. Quitte à nous envoyer de la poudre de perlimpinpin plein la tronche.

En matière de scandales environnementaux, Audi hérite de l’affaire des diesels truqués au sein du groupe Volkswagen. Et si on veut continuer à pointer du doigt la technologie mazout et ses particules fines, on peut ajouter que la marque aux anneaux est encore et toujours la championne du gros diesel biturbal auprès de ses clients professionnels. Tu sais, ces gros SUV qui fument noir après une « petite » reprog ou X kilomètres au compteur.

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L’Audi e-tron est l’arbre qui cache la forêt de SQ7 mazout biturbo.

Mais bon, rassure-toi ça c’était « avant ». Dans la fabuleuse hypocrisie actuelle du secteur automobile, tous les constructeurs sont forcés à réduire le niveau moyen de « pollution » de l’ensemble de leur gamme. Pour simplifier, si tu vends des modèles trop polluants, il faut aussi proposer des modèles qui le sont beaucoup moins pour réduire ta moyenne. Ce pourquoi du jour au lendemain, tous les constructeurs se sont mis à pondre des modèles électriques, même si certains n’y croient pas et ne maîtrisent pas vraiment le sujet.

https://www.youtube.com/watch?v=WvEAklsAAts

Serait ce donc un acte manqué de la part d’Audi que d’appeler délibérément sa nouvelle gamme électrique « e-tron » ? Dans son dernier spot pub, le constructeur semble quand même y croire. Et ça ferait chère la blague pour un spot diffusé en plein Superbowl.

Dans cette publicité, on voit une jeune femme – l’actrice Maisie Williams (Game of Thrones) – qui manque de se faire écraser par un immonde connard en Dodge Charger « rebellisée ». Ce salaud qui ne respecte rien, écoute en plus du rock, volume à fond tandis que son vulgaire moteur V8 finit d’étouffer le cuicui des oiseaux de la ville. On a déjà saisi le concept. Avec une subtilité incroyable, Audi nous présenterait donc la fille parfaite (« that perfect girl »)… dans un monde de brutes ?

Elle débranche aussitôt son « e-tron » – histoire qu’on comprenne bien que c’est une électrique – et prend la route. MEEEEERDE ! Une bande de rednecks bloque le carrefour. Pickups et berlines fullsize à vieux V8 crachent une épaisse fumée tandis que leurs occupants respectifs s’insultent joyeusement. L’ambiance est bien pesante, à deux doigts du pétage de câble façon Chute libre. Bref, notre « perfect girl » est en total stress.

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« Mort aux prolo, sales pollueurs ! »

Pour se détendre lui vient l’idée de chanter le titre phare de son dessin animé préféré; la Reine des neiges (comme si on en avait pas assez bouffé). Comme Elsa (du dessin animé), elle retrouve ainsi la force et l’espoir et prend la décision inédite de tourner à droite pour contourner l’embouteillage. Dans la rue, les « low riders » et la mascotte de la station essence l’acclament. Eux mêmes savent qu’ils sont dépassés par le réchauffement climatique et que cette « petite » est sans doute le dernier espoir pour sauver la planète. Les mécanos jettent symboliquement l’éponge avec le moteur thermique, en refermant le capot du vieux Voyager (et prennent joyeusement la direction de Pole Emploi).

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Un crew de Low-riders qui rêve d’Audi électriques.

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« Bon les gars, l’avenir sera nucléaire et charbonneux… et sans boulot. »

Le méchant richou capitaliste dans sa limousine balance « qu’il s’en fout » (« i don’t care ») parce que sa seule priorité – on le suppose – restera toujours le fric. On va encore augmenter le malus écologique sur ta Porsche pour la peine.

« Rasez cette foutue forêt ! On a promis que cette usine de batteries serait prête à temps. »

En dehors d’être extrêmement « gros sabots » et bourrée de clichés, cette publicité pour la gamme d’étrons Audi est – encore une fois – un formidable exemple de green washing. Si l’usage d’expressions comme « véhicules propres » est désormais encadré, on ne se cache pas de prôner une technologie moins polluante, bien plus respectueuse de l’environnement. Oui, la voiture électrique n’émet pas de fumée d’échappement en roulant mais c’est tout ce qu’il y a autour qui pose encore problème (fabrication/recyclage des batteries, production de l’électricité). Sans parler de l’aspect pratique (autonomie, bornes de recharge) et des tarifs encore exhorbitants.

Bref, selon Audi, le propriétaire d’un modèle électrique accède au monde merveilleux de Mickey.

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