Qu’est-ce que bien conduire ?

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Qu’est-ce que bien conduire ?

« Ce type là, c’est un pilote. Il conduit comme personne et est super à l’aise avec n’importe qu’elle bagnole, qu’importe l’allure. » Mais est-ce pour autant un bon conducteur ?

Se sentir en confiance au volant, c’est important pour mieux appréhender la route. Les situations un peu périlleuses donnent moins de sueurs froides. On est comme un poisson dans l’eau. Pourtant, laisser place au doute permet aussi de se rappeler qu’on est pas seuls sur la route et que l’écart de l’un peut avoir des conséquences sur l’autre. Que tout le monde n’a pas la même assurance ni les mêmes réflexes que soi et – qu’avant tout – on est pas sur un circuit.

Au cours de ma courte existence, je me suis retrouvé maintes fois à bord de voitures conduites par des vieux routards qui avalent des kilomètres tous les jours depuis de nombreuses années et pour qui la route n’a plus de secret. C’est simple, pour certains d’entre eux; la route, c’est « chez eux » (comme l’enfer pour Rambo). Le danger n’existe plus. Ils sont les maîtres du bitume et les autres autour n’ont qu’à en tirer des leçons. Plus il y a de chevaux sous le capot, plus ils se sentent pousser des ailes.

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Chaque matin, un conducteur n’a pas une seconde à perdre.

Changements de voie sans clignotants, téléphone à l’oreille à 130 – et parfois clope au bec en même temps -, distances de sécurité inexistantes, impatience chronique (klaxonne dans la seconde où le feu passe au vert, appels de phare pour pousser tout de suite le gars de la voie de devant)… Tel est leur quotidien. Eux, ils savent rouler et ne sont entourés que de cons qui ont acheté leur permis. Quand ils manquent de rater une sortie – trop occupés à retrouver leur fréquence FM et répondre à un SMS en même temps – ils n’hésitent pas à traverser les deux voies et les zébras – toujours sans cligno – parce que « je vais pas perdre 15 minutes bordel de merde », au risque d’envoyer dans le décor le jeune conducteur de derrière.

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Un jour, ils se vautrent comme des nazes sur la route qu’ils prenaient tous les jours parce qu’un type a pilé devant eux et qu’ils arrivaient comme des balles sous la pluie. « Mais ce connard est malade de s’arrêter comme ça sur la route ! ». La remise en question personnelle n’est pas leur fort. Il faudra souvent attendre qu’ils finissent gravement blessés ou tuent quelqu’un pour que la prise de conscience commence.

Et si on distinguait les pilotes de circuit – prêts à prendre tous les risques pour gagner du temps – et les pilotes de la route qui anticipent et respectent un tant soit peu les autres usagers de la route ?

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