5 trucs à savoir avant de modifier sa voiture américaine
À moins que vous ne visiez la compétition (drag racing, rallye historique…), voici quelques bonnes raisons de conserver votre voiture américaine ancienne dans son état d’origine.
L’objectif de cet article n’est pas de tirer à bout portant sur les propriétaires de voitures américaines modifiées (on est libre de vivre sa passion comme on l’entend !) mais simplement d’informer des conséquences de la modification à outrance pour ne pas regretter amèrement certains choix.
#1 « Modification » ne rime pas toujours avec « amélioration »
Tu sais ce que t’as, tu sais pas ce que tu retrouves.
A quoi bon modifier votre moteur d’origine si ce n’est pour l’améliorer? Le problème c’est que bien souvent, c’est l’inverse qui se produit. À vouloir re-chromer entièrement le moteur, beaucoup se retrouvent avec des pièces made in China de mauvaise qualité qui lâchent au premier roadtrip. Le bon vieux carbu Quadrajet d’origine est remplacé par un Holley plus étincelant mais qui fait tourner le moteur comme une patate… Car mal réglé et aussi plus compliqué à régler! Ce nouveau filtre à air – lui aussi tout chrome – ne récupère plus que l’air chaud du moteur puisque l’ancienne canalisation dirigée vers la calandre a disparu. Ces séparateurs de câbles de bougies sont du plus bel effet mais coupent les câbles au fur et à mesure qu’on les retire-remet car trop fins et trop tranchants. La caricature semble poussée loin et pourtant ce n’est que du déjà vu. A trop privilégier l’esthétique – sous couvert de gagner en performances – on obtient souvent quelque chose de bancal à moins d’avoir réalisé la parfaite combinaison dans les règles de l’art.
Les belles préparations moteur existent mais sont si rares. Bien souvent, les pièces performance sont rajoutées au fur et à mesure (et au gré des trouvailles) sans logique d’ensemble. On tire davantage sur le moteur mais on ne renforce rien car mettre de l’argent dans ce qui n’est pas visible au premier coup d’oeil n’intéresse pas. On gagne des chevaux (parfois) mais le freinage est à la peine et le comportement de savonnette vous ramène à la raison au premier virage.
La morale de tout ça c’est qu’il faut parfois mieux conserver une voiture dans son état d’origine et bien portante plutôt que de tenter de l’améliorer pour avoir pire. Combien ont jeté l’éponge car leur moteur n’a plus jamais fonctionné comme avant? Combien ont jeté l’éponge car les frais se sont accumulés sans jamais voir le bout? Les ingénieurs qui ont conçu la plupart des modèles avaient un tant soit peu d’expérience pour proposer des produits relativement fiables à leur sortie d’usine. On ne s’improvise pas préparateur auto.
« Tiens! Hervé vient de monter son nouveau carbu. »
#2 La difficulté à retrouver les pièces
Tu aimes les puzzles?
Avec un peu de chance, vous êtes le premier à avoir modifié le véhicule et vous savez ce qui a été fait, que tel truc a été remplacé par tel truc monté sur tel modèle de telle année. Avec moins de bol, vous l’achetez en l’état sans aucun historique. Vous commandez une pièce aussi anodine qu’un filtre à huile pour votre Chevrolet Corvette 1979 à moteur V8 350ci L69. Après avoir vidangé, vous vous apercevez que le filtre ne rentre pas. Normal, le V8 350ci d’origine a été remplacé par un 454 préparé, d’origine inconnue. Heureusement, le code du bloc vous aide pour les futures commandes mais oubliez les recherches simplifiées par modèle de voiture dans les catalogues. Vous découvrez ensuite que le train avant a été refait et que les disques de frein ne correspondent pas non plus. Bout à bout, ces modifications compliquent des opérations auparavant simples. Il faudra compter parfois quelques coûteuses erreurs de commande et autres prises de tête dans le garage, le temps de vous taper un joli tableau de correspondance.
« J’ai encore lâché 500 balles et tu me dis que c’est pas compatible? »
#3 La valeur dans le temps
Les goûts et les couleurs.
Une préparation moteur réussie peut intéresser des acheteurs mais en s’adressant à une cible plus restreinte d’amateurs de préparation auto. Pour la plupart des modifications d’ordre esthétique ou mécanique, plus vous irez loin dans les travaux, moins vous attirerez d’acheteurs (sauf pour les modèles les plus recherchés où tout semble se vendre qu’importe l’état…). Si l’objectif principal est de sortir du lot, sachez que c’est déjà le cas avec une voiture qui ne court pas les rues. Enfin, certains modèles sont si souvent modifiés que les exemplaires d’origine deviennent rares et davantage recherchés.
Des heures de boulot. Pourtant, personne n’en voudra.
#4 La légalité en jeu
Pas vu, pas pris.
Bien que le sujet dérange, une voiture qui n’est plus dans sa configuration d’origine n’a légalement plus le droit de circuler. Les données techniques de la carte grise doivent être conformes au véhicule, ce qui n’est plus le cas dès lors que le moteur est modifié et que sa puissance change. Cela échappera à la plupart des contrôles de police mais votre assurance vous le fera regretter le jour où vous serez impliqué dans un accident. D’autant plus si il y a dommages corporels. L’assurance fera son maximum pour vous rejeter la faute à l’aide du meilleur expert auto. À vous de rembourser ensuite la victime sur les prochaines années.
« Oh yes… Un hot rod! »
#5 Les défauts d’époque font aussi le charme!
À part 4 roues, pas grand chose en commun avec un Scénic.
Je ne parle pas des défauts de conception qui engendrent des pannes à répétition et deviennent vite agaçants (les corriger devient indispensable pour votre santé mentale !). Non, je parle de ces petites imperfections (suspension mollassonne, léger flou dans la direction, isolation phonique…) qui font que nos vieilles voitures américaines ont une toute autre saveur qu’un bon nombre d’autos modernes aseptisées. Ne demandez pas à une Cadillac de 40 ans de tenir aussi bien la route qu’une dernière Peugeot !
Moins collée à la route qu’une Audi TT mais on s’en fout !
Et si votre Cadillac ne vous convient toujours pas, essayez une Traban.
