10 voitures américaines ultra bling bling

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10 voitures américaines ultra bling bling

Les années 1970 marquent l’essor des personal cars, ces gros coupés qui mettent le paquet sur le confort pour attirer la clientèle. La course à la puissance n’est plus aussi vendeuse après la grogne des assureurs et deux crises pétrolières, en début de décennie.

Ce changement de stratégie des constructeurs nous offrira les modèles les plus extravagants, les plus kitsch, à l’image de cette période rythmée par le disco, les paillettes et autres boules à facettes. Chez les marques américaines haut de gamme, c’est la course à celui qui sortira la plus grosse, la plus chromée voire dorée… et tanpis si ça flirte avec le mauvais goût.

Pour celui qui trouverait la gamme encore trop discrète, quelques éditions spéciales ajoutaient une deuxième couche de chrome, un coloris bi-ton intérieur et extérieur, une bonne dose de moumoute et d’autres détails toujours plus ostentatoires. On peut résumer la frénésie de l’acheteur en une phrase : « J’ai du pognon et il faut que ça se sache ! ». Pour ces gens là, de nouvelles « maisons » comme Stutz ou Zimmer sont toutes désignées, jouant notamment la carte de l’exclusivité. A l’aube des années 1980, la taille des modèles est réduite – même dans ce segment – mais les codes du luxe automobile restent inchangés chez certains.

Lincoln Continental Bill Blass 1979

Le plus gros coupé du marché (5,85 mètres) est chez Lincoln en 1979, à l’heure où Cadillac – le grand rival – a succombé aux sirènes du « downsizing » pour sa nouvelle Eldorado. La branche luxe de la FoMoCo (Ford Motor Company hein) y passera l’année suivante. C’est donc le dernier paquebot made in Lincoln et la firme met le paquet sur les éditions spéciales. Parmi les moins discrètes, il y a les Designer Edition (revisitées par des grands noms de la mode) et parmi les Designer Edition, la version Bill Blass. Elle se distingue au premier coup d’œil par son bi-ton blanc / bleu nuit – dit « Midnight Blue Metallic » – qui souligne la ceinture de caisse. On retrouve les mêmes coloris dans l’habitacle : bleu sur la planche de bord et sellerie blanche à filets bleus.

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Cadillac Eldorado Custom Biarritz Classic 1978

La septième génération du vaisseau amiral de la marque est en fin de carrière et c’est l’occasion de marquer le coup avec la finition Custom Biarritz Classic. En d’autres termes, la cerise sur la crème de la crème du gâteau. Le cocktail disco pour pimper ton Eldo. Hormis la pléthore d’équipements, cette finition se distingue par ses teintes vanille / chocolat à l’intérieur comme à l’extérieur, disposées de manière originale. Des plaques « plaqués or » « Biarritz » sont installées dans l’habitacle. La démesure aurait été complète avec le V8 500 ci – supprimé dès 1977 – mais on se contentera bien du 425 ci (7.0L) et de ses 180 chevaux de trait.

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Stutz Blackhawk 1974-1976

On touche là au Saint Graal du kitsch des années 1970 ! C’est simple : cette voiture a été conçue dès le départ pour une clientèle désireuse d’en mettre plein la vue et de s’afficher dans autre chose que la Cadillac de tous les nouveaux riches. Deux fois puis trois fois puis quatre fois plus chère que la plus chère des Cadillac avec les années, elle ne vise pas une clientèle de riches mais d’ultra riches. On l’achète autant pour son luxe suprême que pour l’aura qu’elle offre à son conducteur. Parmi ses acquéreurs, on citera au hasard; Elvis Presley, Muhammad Ali, Johnny Cash, Jerry Lewis, Isaac hayes, Tom Jones, Billy Joel, Elton John, Paul McCartney, Al Pacino, Barry White ou H.B. Halicki.

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La photo de la pub est pas géniale. Reportez vous à l’illustration de début d’article.

Excalibur 3 Series 1976-1979

Ne te fais pas avoir ! Sous ses faux airs de voiture des années 1930 se cache une américaine des seventies à mécanique Chevrolet. Si les autos dont elle s’inspire n’ont rien de kitsch en soi, la simple démarche de copier leur style avec le châssis d’un modèle plus contemporain en fait une vraie machine à flamber. Sur cette troisième génération, l’empattement est rallongé et les garde boues ont été agrandis pour mieux contenir les projections d’eau, leur donnant une allure « pattes d’eph » raccord avec l’époque.

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Zimmer Quicksilver 1984-1988

Dans les années 1980, les paquebots et leurs grosses motorisations n’ont plus vraiment la cote mais le chrome oui. Zimmer propose alors une alternative originale en choisissant la Pontiac Fiero comme base. Cette Fiero – stricte 2 places, à moteur V6 centrale – bouscule les habitudes et se négocie aussi à bas prix, tant la clientèle ne se bouscule pas. Plusieurs spécialistes de la transformation se l’approprieront (nombreux clones de sportives italiennes) mais c’est Zimmer qui marquera le plus les esprits avec une réalisation des plus abouties.

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Imperial by Chrysler 1981-1982

La marque au pentastar ressuscite l’appellation « Imperial » qui sentait bon le grand luxe sauce Mopar. C’est dire les ambitions affichées pour son nouveau PLC (Personal Luxury Car) ! Comme à la bonne époque, le nom « Chrysler » s’efface, renforçant le caractère exclusif du modèle. L’initiateur de cette Imperial n’est autre que Lee Iacocca, l’homme qui a sauvé Chrysler en introduisant les K-cars (berlines populaires à taille européenne) ! Ce coupé est donc à des kilomètres des nouveautés Chrysler présentées au début des années 1980. On retombe dans le luxe classique façon seventies avec quelques clins d’œil aux années 1930 – un retour aux sources pour Iaccoca qui a contribué au lancement des Lincoln Continental Mark Series ! – mais dans des dimensions plus compactes. Ce choix est avant tout une histoire d’image de marque, tout constructeur se devant de proposer un modèle haut de gamme digne de ce nom pour faire un peu rêver la clientèle.

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Cadillac Seville Gucci Edition 1980-1985

Le partenariat entre Cadillac et la célèbre maison de couture commence avec la première Seville en 1975 mais la seconde génération est d’une « lourdeur » esthétique incomparable ! Arrière train typé années 30 avec fausse roue de secours, chrome à profusion, ligne mastoc, tableau de bord boisé taillé dans la masse… elle mérite allègrement son label bling bling. Si en plus, tu lui ajoutes un toit vinyle à motifs – assorti à ta maroquinerie Gucci – tu obtiens le carrosse idéal pour flâner sur Rodeo Drive !

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Buick Riviera 1971-1973

On est bien avant la période disco mais quoi de plus tape à l’œil qu’un cul de yacht greffé à une bagnole ? Vous lui mettez un toit vinyle d’une couleur qui jure avec la carrosserie et vous obtenez du « m’as tu vu » puissance 1000 ! Dès 1973, quelques retouches esthétiques alourdissent l’ensemble comme les nouveaux phares plus larges et les parechocs plus épais, répondant aux nouvelles normes. Les ventes sont molles et les décisionnaires sont convaincus que cet arrière emblématique ne fait définitivement plus l’unanimité. On repasse alors à une coupe plus traditionnelle l’année suivante. Pour les originaux, c’est donc la dernière année pour se pavaner dans une Buick qui sort du lot… et propulsée par un V8 455 maison qui envoie !

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Chrysler Cordoba 1975-1977

Un nom aux accents hispaniques et une gueule qui évoque plus une production General Motors que Mopar… Curieuse recette… mais qui a marché ! Avec sa Cordoba, Chrysler perce immédiatement sur le marché juteux du coupé de luxe. Son style, ses V8 small blocks et son gabarit « contenu », inhabituels dans ce segment chez Chrysler, répondent aux attentes de cette nouvelle clientèle. A tel point que près de la moitié des Chrysler vendues sont des Cordoba, les premières années.

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Pontiac Grand Prix 1976 « 50th Anniversary Edition »

Capot en forme de flèche, demi toit vinyle avec t-tops Hurst, carrosserie teinte « Anniversary Gold », jantes Rally II et emblèmes à la couleur assorties… la Grand Prix devient sérieusement bling bling à l’occasion des 50 ans de Pontiac ! Le chanceux acquéreur d’une Grand Prix édition anniversaire se voyait aussi remettre une plaque d’immatriculation noire ornée de la médaille d’or siglée « 50 », d’un pins reprenant l’emblème de capot et d’un porte clés en cuir. On aurait préféré une boite de cigares cubains mais bon.

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Tu es déçu parce qu’il manque LE modèle ultime selon toi ? Il existe un paquet d’autres voitures américaines bling bling produites dès la deuxième moitié des années 1970 et ceci n’en est qu’un échantillon. Tu peux toujours partager ta frustration en énonçant le modèle manquant dans les commentaires ! 🙂

6 Commentaires

  • Nicolas
    4 avril 2019

    Excellent !
    Dans les options géniales de l’Eldo Biarritz, tu peux aussi mentionner les magnifiques « pillow seats », dispos à partir de 77 je crois, qui rajoutent encore une sorte de gros coussins en cuir aux sièges déjà hyper confortables et moelleux des Eldorados. Du coup l’intérieur ressemble encore plus (si c’était possible !) à un gros salon en cuir avec d’énormes poufs et des gros coussins. Vraiment de quoi pioncer tranquille sur l’autoroute ! 🙂

  • Nicolas
    25 juillet 2019

    Hate de faire rouler mon impérial Franck Sinatra ! Vivement le mois prochain….

  • RIVA Franck
    13 février 2020

    P.S : La Chrysler Cordoba gardera ce style jusqu’en 1979 (sauf que les phares seront superposés à partir de 78) … En 1980 un down-sized (comme tant d’autres voitures US de l’époque) en fera une auto davantage discrète et beaucoup moins ostentatoire que les modèles 75-79…

  • RIVA Franck
    13 février 2020

    Précision : La Continental Mark V n’était pas « LE » plus gros (longeur/largeur/poids) coupé du marché mais parmi les plus gros… Le coupé Lincoln Towncar de la même période mesurait 5.92m de long soit 7 cm de plus… (même longueur que la berline Towncar du moment).

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