Ma première voiture, en sursis

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Ma première voiture, en sursis

On peut posséder de nombreuses voitures dans une vie parce qu’on a la poisse ou que les envies changent, les finances aussi. On n’oublie pourtant jamais sa première, pour le meilleur et pour le pire.

Nourri à Nitro magazine et aux sites de passionnés – muscle cars & co puis Dreams-Cars pour ne citer qu’eux -, j’étais résolument décidé à rouler américain dès l’obtention de mon permis. Habitué aux transports en commun, la voiture serait de toute façon un luxe avant d’être une réelle nécessité alors autant se faire plaisir.

Dès mes 16 ans, je saisissais les opportunités de petits boulots à gauche à droite pour pouvoir m’offrir la voiture américaine tant convoitée. Pas de quoi rouler en muscle car mais je m’en fichais, c’était pas ce que je voulais ! Un bon vieux fullsize seventies dans son jus aurait fait mon bonheur. Finalement, tous ceux qui rentraient dans mon budget avaient d’énormes vices, jusqu’à cet été 2008.

Je consultais en permanence les petites annonces et tombe sur une Chrysler LeBaron 1980 à vendre. Ce n’était pas le modèle dont je rêvais – on est loin du landyacht – mais son style de « mini Cadillac » me plaisait tout comme la présence du V8 318 4 corps sous le capot. Son prix était bien en dessous de ce que je trouvais d’habitude. A mon retour de vacances, l’annonce était toujours là et la Chrysler était mienne une semaine plus tard (lire l’article qui lui était consacré).

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Une voiture vendue neuve en France.

Ses chromes rutilants, son intérieur vert rococo assorti au toit vinyle, sa clim congelo, la douce mélodie du 318… J’en oubliais parfois ses nombreux défauts ! La capricieuse refusait de démarrer de manière totalement aléatoire, l’aile arrière était bien abîmée, le moteur avait des trous à l’accélération… Rien de franchement étonnant sur une voiture vieille, sans historique et… Pas chère. Pourtant, le temps passe et après m’en être séparé en 2011, j’ai comme un petit pincement quand j’apprends que toute la mécanique risque d’être récupérée et que le reste sera à vendre pour pièces. En d’autres termes, ma première voiture ne sera bientôt plus de ce monde parce que son moteur est plus convoité sur le marché que ce qu’il y a autour.

J’aurais la place et l’argent, je pourrais bien commettre une petite folie, même si la Chrysler est loin d’être parfaite et que des frais seront encore à prévoir.

Je me rappelle la contempler avec admiration sous le néon du garage de mes parents, cette fierté quand je la promenais dans Paris et que je me rendais en cours avec occasionnellement. Ce jour où elle a conduit mon beau frère et sa femme lors de leur mariage. On ne peut pas tout conserver dans une vie mais je gardais espoir de la recroiser un jour sur un rassemblement. Ce ne sera probablement plus le cas comme bon nombre de ces berlines qui ne passionnent pas les foules.

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La LeBaron au mariage du beau frère.

En attendant, je sollicite mes lecteurs et d’éventuels intéressés pour cette Chrysler LeBaron Medallion 1980 – en sursis – qui est toujours à vendre (l’annonce est là), avec toute sa mécanique et fonctionnelle contrairement à ce que laisse entendre l’annonce. Après, ce sera trop tard ou en pièces détachées; moteur, boite et pont exclus. C’est le minimum de pub que je pouvais faire à cette américaine pas courante qui m’a laissé un souvenir impérissable. Ce n’est pas un monstre de puissance ni l’américaine la plus recherchée au monde mais elle offre un confort royale et la mélodie d’un vrai V8. A bon entendeur.

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