Les berlines big block en voie d’extinction

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Les berlines big block en voie d’extinction

En leur temps, elles étaient ce qui se faisait de mieux pour voyager. Spacieuses, confortables et souples à souhait, les berlines fullsize ont aussi le malheur de posséder une mécanique bien trop convoitée.

C’est un sujet que j’ai déjà abordé dans le passé mais mes conversations régulières avec mon pote Julien (propriétaire d’une Pontiac Grandville) me font prendre conscience de la rareté grandissante des grandes berlines américaines à moteurs V8 big block (ou très hautes cylindrées). A tel point qu’on aurait envie de lancer un programme de sauvegarde pour être sûr d’en croiser encore dans quelques années.

Les mécaniques les plus recherchées restent les Chrysler, V8 440ci – 7,2 litres – en tête. Monté sur un paquet de landyachts durant une dizaine d’années, ce bloc a aussi fait les belles heures des muscle cars, modèles très appréciés encore aujourd’hui et depuis des années déjà pour leurs performances. Certains propriétaires n’hésitent pas à installer eux-même un big block sous le capot – même si c’est illégal sur route ouverte, je le rappelle au cas où – lorsqu’ils possèdent un small block « basique ». D’autres recherchent juste un autre moteur pour remplacer leur big block foutu ou démarrer un « projet ». La solution la plus simple et la moins onéreuse consiste alors souvent à racheter directement une grosse berline peu cotée pour la dépouiller de sa mécanique et jeter le reste à la benne ou vendre les pièces dans le meilleur des cas. Si c’était une épave, je relativiserais mais nombre d’entre elles sont dans un très bon jus et n’auraient demandé qu’à faire le bonheur d’un amateur pour une poignée de Dollars… Ou d’Euros. Se lance alors une course entre amoureux de grosses berlines et chasseurs de moteurs-boites.

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Le V8 440ci Chrysler est très prisé des amateurs de performance.

Pour les fous de gros V8 bruyant et qui décoiffe, il est inconcevable d’imaginer prendre son pied au volant d’une sedan. Le poids absorbe une part de la puissance, l’échappement et l’isolation d’origine réduisent les décibels et la tenue de route de bateau incite encore moins à écraser l’accélérateur en toutes situations. Pourtant, messieurs-dames, il y a bien des gens assez fous pour apprécier ça ! Les gros rouleurs de l’époque d’abord puis les nostalgiques de sensations de conduite différentes de tout ce qu’on connait aujourd’hui. Ce sont des anciennes qu’on a envie de prendre pour avaler les kilomètres; disposant d’un couple infini, avec un niveau de confort ahurissant et dans une ambiance unique faite de couleurs et de matières qu’on ne trouve plus. Bien en retrait des berlines premium uniformes et tape culs d’aujourd’hui. Et bien en retrait de la philosophie muscle cars où l’efficacité prime souvent sur le confort. Brutaux sur des muscle cars, infiniment souples sur des fullsize, les V8 big blocks ont toute leur légitimité sous ces 2 capots.

Et si on arrêtait le massacre ?

2 Commentaires

  • Yann
    15 décembre 2019

    C ‘était « hélas » vrai, jusqu’à très récemment. Heureusement, les ricains, qui sont , il faut le dire, un peu plus éclairés que nous en matière d ‘automobile classique, ont pris conscience de la raréfaction de leurs derniers dinosaures…Les dernières survivantes  » Low miles, full stock » du début des ’70, commencent a intéresser les collectionneurs….

    https://www.volocars.com/auto-sales/vehicles/15389/1970-chrysler-new-yorker

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