Les voitures américaines anciennes, moins fiables que les récentes ?

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Les voitures américaines anciennes, moins fiables que les récentes ?

C’est un constat assez clair: les rencards de voitures américaines concentrent aujourd’hui autant voire plus de modèles récents qu’anciens. Les Mustang et les Dodge Ram modernes qui rencontrent un franc succès en Europe y sont – notamment – de plus en plus nombreux. Est ce une nouvelle population ou des amateurs d’anciennes convertis au « confort » du moderne ? Un peu des deux.

Les anciennes (on va dire avant 1990, dans ces eaux là) ne semblent aujourd’hui attirer que les plus déterminés, prêts à mettre les mains sous le capot et à accepter quelques pannes – souvent mineures – de temps à autres. A quoi bon s’emmerder avec un vieux 302 quand une Mustang récente pourrait t’emmener au boulot sans faillir chaque matin ? Toutes les jauges restent dans la bonne position et des voyants indiquent même quand faire une vidange ou changer les plaquettes. La moderne serait donc la voiture plaisir parfaitement polyvalente. Elle est un peu exotique mais on a pas peur de se faire un Paris – Deauville sur un coup de tête. Pourtant, en prenant un peu de recul, les voitures américaines anciennes peuvent être loin des clichés.

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Le marketing est fortiche; il nous promet l’essence des premières Mustang dans le modèle 2015. Alors pourquoi se compliquer la vie avec une ancienne?

Leçons de mes ex

J’ai possédé trois voitures américaines anciennes. Chacune avait ses défauts mécaniques parfois réparés, parfois jamais identifiés qui me laissaient un sentiment d’incertitude quand je les prenais pour une balade. Chacune avait connu plusieurs propriétaires français avec une manière différente de bricoler. Certains remplaçaient la pièce proprement par une identique, d’autres bricolaient un truc adapté avec des pièces trouvés sur une R19 puis tel bidule en provenance d’une 205. Des fois c’était bien fait et des fois, c’était à vomir. La voiture ne démarrait pas de manière aléatoire ou tel équipement refusait de fonctionner à cause d’une masse introuvable dû à une bidouille maison à la mord moi le noeud. Les plus téméraires se lanceront dans le remplacement du faisceau complet, d’autres la revendront pour une autre ancienne. Enfin, les derniers se jureront de ne plus jamais s’acheter d’ancienne ! Parce qu’elles seraient toujours en rade.

Pour des questions de finance et parce que j’en avais marre de serrer les fesses sur la route, j’ai jeté mon dévolu sur une Chrysler LeBaron 1989 hyper entretenue. Elle roulait comme une neuve mais il lui manquait ce charme de la vieille américaine, les chromes, le V8. En voir une à la télé me déchirait le coeur. J’ai replongé avec une Caprice 1977 qui m’a donné des frayeurs dès le jour de l’achat. En sadomaso que j’etais, après m’en être séparé, je replonge pour un import des Etats-Unis cette fois. C’est une voiture de famille peu kilomètrée, pas parfaite mais ultra saine et dans un bon jus d’origine. Des son arrivée, j’ai changé quelques pièces défaillantes (Lire Cougar Project #1). Il me reste toujours des choses à faire par ci par là mais elle démarre au quart de tour depuis l’achat et ne m’a jamais laissé en panne. La robustesse d’une mécanique des sixties couplée à un entretien suivi et 0 bidouille en fait une auto quasi increvable. L’absence d’électronique et l’accès facilité au moteur fait qu’on peut souvent se dépanner facilement.

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La Mercury Cougar chez les beaux parents, après 400 kms de route.

Après quelques mois de petits trajets et de réparations, cette auto a acquis ma confiance. Je suis donc parti en vacances avec, cet été, enquillant plus de 800 kms. Et devinez quoi. Je suis encore en vie et jamais tombé en panne ! Tout ça pour dire qu’une voiture ancienne relativement saine pourrait bien vous faire changer d’avis quant à leur fiabilité tant décriée.

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« Je t’avais dit qu’on arriverait en vie. »

Préférer le « sain » au « tape-à-l’oeil »

Dans mon entourage, de nombreux propriétaires roulent régulièrement avec leur ancienne sans panne majeure. Les imports américains qui ont connu un ou deux voire trois propriétaires soigneux ont pour eux d’avoir été entretenus comme il le fallait avec une vraie connaissance des véhicules et des pièces disponibles à foison. Le bricolage est ainsi souvent moins présent sur ces véhicules. Prévoir un budget « gros entretien » permet toutefois de partir d’une bonne base dès que vous faites l’acquisition d’une ancienne, surtout quand l’historique est un peu flou. Ne jamais se fier aux dires du vendeur, d’autant plus lorsqu’il sait que la voiture partira de l’autre côté de l’Atlantique. A l’inverse, un modèle ancien fraîchement restauré peut être un vrai cache misère, ce pourquoi de nombreux amateurs ne jurent que par les « bon jus d’origine », quitte à prévoir quelques frais de restauration par la suite.

Une voiture américaine moderne a pour avantage de n’avoir pas encore subi les affres de trente propriétaires et d’autant de mauvais mécanos. Fondamentalement, on ne peut pas dire qu’une américaine neuve récente soit plus fiable qu’une américaine neuve des années 1970. Les premières sont certes plus évoluées techniquement mais les systèmes électroniques embarqués (et autres modules antipollution) les ont complexifiées, à tel point que certaines pannes sont souvent plus coûteuses et parfois impossibles à dépanner en bord de route.

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« OK c’est ce boitier électronique qui est cuit. Tu crois qu’il y a une concession Jeep dans le coin? »

Une ancienne, oui mais pas pour tout le monde

A mon sens, les voitures américaines récentes comme anciennes ont leurs qualités propres et des cibles assez différentes. Mais que je n’entende plus dire que toutes les anciennes tombent tout le temps en panne et ne sont pas fiables ! A bien y regarder, ces dernières souffrent avant tout de mauvais entretiens et autres bricolages à la noix made in débrouille, d’encrassement de la mécanique à force de ne jamais côtoyer le bitume. Tant que tout n’a pas été réparé dans les règles et qu’elles ne roulent qu’une fois par an, les problèmes reviendront et vous ne risquez pas d’apprécier les grands mères de sitôt. Pour ma part, je suis accro à ma Cougar !

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