L’automobile, c’était mieux avant

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L’automobile, c’était mieux avant

Intrigué puis mordu par les vieux clous de la production automobile américaine, acheter une voiture neuve ou récente ne m’a jamais fait fantasmé.

L’odeur du neuf, l’émotion du premier acquéreur, le summum de la technologie embarquée… Trop peu pour moi. J’ai conscience de l’agrément réel offert par bon nombre de productions récentes – américaines ou non – mais passé l’enthousiasme de la découverte, il me manque toujours ce petit truc, cette étincelle.

Comme si une voiture qui n’avait pas un peu de vécu, n’était pas le reflet d’une époque révolue, ne pouvait trouver entièrement grâce à mes yeux. Une dernière Dodge Challenger – aussi réussie soit-elle – ne me fera jamais oublié son aînée de 1970.

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En grand nostalgique, j’aime me replonger dans le passé. Le passé de mon enfance voire un passé bien plus lointain que je n’ai jamais connu mais fantasmé à travers ma télé. Il y a quelque chose de magique à s’offrir une auto qui nous a marqué, gamin et quelque chose de magique – tout court – à continuer de voir la vie avec des yeux d’enfant.

Mon ex Chrysler LeBaron 1989 me renvoyait à ces souvenirs d’enfance (lire aussi 10 souvenirs révélateurs de ma passion) où j’étais émerveillé d’en croiser, garée dans une rue. Ce style d’un autre monde, cet intérieur cossu aperçu à travers les vitres et le label Chrysler qui sentait bon l’Amérique. Mon ex Chevrolet Caprice 1977 me ramenait à cette Oldsmobile Delta – sa cousine – d’un voisin dont les dimensions de paquebot et la mélodie de péniche du V8 diesel me fascinaient. Mon ex Jeep Cherokee 1990 Limited me renvoyait à mes rêves d’aventure le weekend et business man accompli la semaine.

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Mon daily actuel : un increvable Chrysler Voyager 2.5l essence de 1992.

Enfin, mes 2 Chrysler Voyager (1999 puis 1992 aujourd’hui) entrent en résonance avec l’époque où mes frères et moi, calés sur la banquette arrière d’une 405 break, fantasmions sur les monospaces des copains d’école. Alors que le Renault Espace et le 806 ont plutôt mal vieilli, les Voyager gardaient pour moi un côté intemporel et toujours ce parfum d’Amérique qui leur offrait une classe à part.

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Les grandes berlines américaines avaient l’avantage d’offrir encore plus d’espace de travail !

J’aime aussi me dire que la mécanique reste simple et accessible et que dans de nombreuses circonstances, je pourrais m’en sortir par moi même et sans grands frais… Alors que la note est souvent rapidement salée pour une moderne. Il m’est inconcevable d’imaginer que demain je serai a la merci d’une concession dès qu’un problème électronique se présente.

Ma vision de l’automobile est totalement rustre et incompatible avec ce que la société moderne attend de nous : devenir locataires de voitures populaires – ni trop belles, ni trop puissantes – qu’on renouvelle comme des biens de grande consommation au gré de l’évolution des gammes, des normes antipollution et autres malus, restrictions inventées par nos gouvernements aux vertus écologiques plus que discutables.

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Paris, 2022

Aimer l’automobile en France devient de plus en plus compliqué mais c’est pas demain la veille que je vais abandonner les vieilles charrettes. Tant que ce sera encore possible.

4 Commentaires

  • The Lion King
    17 octobre 2018

    Ouh nom de dieu, pas sûr que la patrouille Crit’air fasse bonne impression sur le public le plus écolo-fervent, mais bon sang que c’est chouette 😀

    Après, il faut bien se dire aussi que les époques n’étaient pas les mêmes et le ressources non plus: inconcevable aujourd’hui de produire des voitures qui consomment autant et donc le rapport volumétrique / courbe de puissance soit aussi minable qu’une US des années 70.

    De plus, tu fais référence aux voitures uniquement US. En Europe, pas trop question de full-size, même dans les 70’s. Une SIMCA 1100, ca se trainait, c’était pas grand, pas forcément super beau non plus. Mais c’était déjà mieux en rapport litres/puissance… 60 chevaux suffisaient à emmener la voiture à 130 sur autoroute, alors que les ricains imaginaient tout juste les moteurs de moins de 200 chevaux… 😀

    Alors oui, c’était mieux avant, pour les formes, les couleurs, les imaginations, les sons, les odeurs. Mais niveau purement technique & sécurité, c’est nettement mieux maintenant, même si c’est moche, que ça pue et qu’on en produit plus que dans les années 70…

    Ce qui ne m’empêche pas de rejoindre ton point de vue: plus de plaisir à rouler en ancienne, quelle qu’elle soit, juste pour le plaisir de rappeller au autres cette époque (pas si lointaine, de Gaulle et le Diesel, c’était en 80!) qu’on voudrait voir enterrée sous l’autel de l’écologie du côté de Paris… juste pour le plaisir de ne pas faire comme tout le monde et de montrer autre chose que ces bouses en plastique aspetisée et sans âme.

    Amen.

  • Patrick
    26 octobre 2018

    Totalement raccord avec cet article. Le bidule gris genre SUV avec des barres de toit pour faire sport, très peu pour moi. Et à crédit le plus souvent. Ok, les puissances étaient très limitées, mais il y a ce grain de folie irrévérencieux, ce besoin de se démarquer du troupeau qui pensent être écologique en roulant à l’électrique…

    Pas envie de nourrir le grand capital avec mes subsides. Assurances, entretien, seule la consommation s’en tire mieux, peut-être également la sécurité même si je n’achète pas une voiture avec l’idée de l’emplafonner. Je veux sortir du rang, du troupeau, de la masse…

    Je me doute bien, je nage à contre courant. Je crois que c’est dans ma nature. Le jour où tout le monde roulera en ancienne, il est fort possible que je roule en voiture neuve.

  • Loutron
    28 octobre 2018

    Ah comme c’est drôle, j’ai l’impression de me lire ! Surtout à « Ma vision de l’automobile est totalement rustre et incompatible avec ce que la société moderne attend de nous ». Americaines ou pas, je pense que cette phrase parlera a beaucoup, pour ne pas dire « tous » les passionnés en général.

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