Ce moment où tu vires presque maniaque

Ce moment où tu vires presque maniaque

Il arrive un moment où ta voiture américaine aussi belle qu’une neuve peut te faire sombrer dans un piège : devenir maniaque de haut niveau, à tel point que la moindre sortie te donne des sueurs froides.

On cite souvent le prix du carburant comme étant la principale source de démotivation des propriétaires de véhicules anciens qui roulent de moins en moins avec. Pourtant, si on fait le compte, l’équation n’est pas toujours viable. Certains préfèrent prendre leur voiture de tous les jours par flemme de devoir retirer la bâche, rebrancher la batterie et faire les niveaux. D’autres ont tellement peur que la pluie n’abîme la peinture, qu’un faux mouvement agresse le vinyle ou qu’un con en Twingo ne frôle leur parechoc qu’ils y réfléchissent à quinze fois avant de la sortir du garage.

L’enfer, c’est les autres

Ce piège, j’y suis déjà plus ou moins tombé comme certainement beaucoup d’entre vous. Le maniaque de niveau 1 que je pense être me parait cependant assez concevable vu le contexte. Tu sais… ce moment où tu gares ta voiture le plus loin possible des autres, dans un coin paumé du parking. Pour avoir vu bon nombre d’automobilistes ouvrir joyeusement leur portière pour l’envoyer valdinguer dans la voiture d’à côté, j’ai vite compris que peu de gens ont d’estime pour les bagnoles, ni même la leur. Ce n’est pour eux qu’une grosse boite à roulettes et ils te regarderont avec des yeux écarquillés si tu leur dis que tu y tiens. Au delà de l’incompréhension, on parlera surtout d’un gros manque de respect envers les biens d’autrui comme quand on apprend à un enfant à ne pas casser les jouets des autres. Une éducation à refaire. Et je ne parlerai pas des jaloux ou « simples enfoirés » qui distribuent des coups de clés à la mesure de leurs frustrations personnelles.

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« Range moi ces clés tout de suite. »

Tous un peu maniaques…

Ma Mercury Cougar ne laisse jamais une goutte sur ma place de parking mais je ne peux m’empêcher de refaire régulièrement tous les niveaux, par crainte qu’une négligence ne me coûte cher. Je débranche toujours la batterie quand je pars pour éviter tout court-circuit. Je revérifie toujours deux fois que j’ai bien verrouillé les portières et j’installe la bâche pour éviter d’attirer les curieux mal attentionnés. Lors d’une balade parisienne, la voiture a reçu son premier coup de clé. J’ai assez vite relativisé car l’aile est déjà bien abîmée et une peinture était à prévoir. Qu’en serait-il si je venais de la refaire ? Je serai probablement pas loin de virer maniaque de niveau 2.

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Sa bâche la rend invisible. Enfin, presque.

… jusqu’à une certaine limite

Et pourtant, je n’ai vraiment pas envie d’en arriver là. Rouler en voiture américaine ancienne doit être un plaisir et non une contrainte. Pour un passionné, c’est la bouffée d’oxygène dans une semaine merdique. Hors de question d’attendre que la météo soit idéale ou que la voiture ait été entièrement restaurée, c’est un coup à attendre un jour qui n’arrivera jamais. La plupart de ces voitures ont été conçues pour avaler les kilomètres, qu’importe l’environnement, et c’est bien ce qu’on a envie de faire lorsqu’on est derrière le volant. Pourquoi se priver ?

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Un pickup tellement proche du neuf qu’on a pas envie de salir la benne !

L’idée de cet article m’est venu devant ce superbe pickup Chevy vendu aux enchères. Ce véhicule à vocation utilitaire est si proche du neuf qu’on a pas envie de le salir. Le comble ! Très peu kilométré, on aurait même pas envie de rouler souvent avec au risque de lui enlever cette originalité… Piège ! A moins de ne l’avoir acheté que pour l’investissement, cet achat ne sera que frustration alors roule avec le sentiment inédit d’être le premier propriétaire.

Tu roules dans une première main. C'est pas le pied ?!

Tu roules dans une première main. C’est pas le pied ?!

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